Poupard sort fin 2019 « Nous avons joué tous les deux » et nous emporte encore très loin grâce à sa pop complètement déjantée qui feint l’amateurisme. Rencontre avec le duo qui a visiblement pris grand plaisir à répondre à nos questions dans sa langue préférée, celle de l’ironie, pour nous raconter comment un orgue meuble Yamaha qu’ils avaient acheté 20€ pour décorer leur appart il y a deux ans a pu les propulser sur scène avec cette musique brute, ravageuse, terriblement cheap et efficace.

Qu’est-ce que Poupard en quelques mots ?

Poupard a été crée le 27 novembre 2017 par Laurie Morcillo et David Litavicki . Le nom de « Poupard » fait référence au personnage « franck poupard » du film de 1979 « série noire ».

Quelle est l’identité musicale de votre duo ?

De la chanson française lo-fi. Les musiques sont des reggaes aux tempi élevés avec des accentuations sur les temps 2 et 4. Les paroles sont dures mais les voix sont molles.

Quel est le projet du groupe à l’origine ?

A l’origine, le projet du groupe était la réalisation d’un film pour le festival de Cannes. Un moyen métrage à propos d’un chien qui s’appelle Titus. Un animal arrogant, hypocrite et manipulateur, qui arrive à ses fins en jouant de ses nombreux charmes. (4 charmes précisément.)

Je vois … Comment le projet a-t-il donc évolué ?

A cause du manque de subventions culturelles de l’État, le projet de film est devenu un très court métrage, ayant pour titre « un chienne ».  Réalisé caméra à l’épaule, le court métrage avait son charme. Mais on trouvait que le cruel manque de dialogue pénalisait le rythme du film. Alors on a décidé de couper le son et de mettre une chanson par dessus.

Et puisque personne n’était motivé pour s’occuper de créer la musique (encore à cause de l’État), nous décidâmes de nous y coller . De cette affaire est née notre première chanson « un chienne ». La suite, tout le monde la connaît : nous avons du nous rendre à St Marcellin pour obtenir un synthétiseur mobile : un Yamaha Electone M50. Grâce à cet objet, nous avons pu commencer à faire des concerts au Fontanil, à Lyon, Gigors, Saint-Étienne… Et Paris, carrément.

Est-ce que vous pouvez nous dire quelques mots sur votre album « Nous avons joué tous les deux » paru fin 2019?

Le premier album a été enregistré en Décembre 2017 et a pour titre « Vésanie ». Sa sortie internationale a eu lieu le 07 janvier 2018 sur un site internet (Bandcamp). Puis, le 3 mai 2019 nous avons réalisé un EP en collaboration avec Lynhood, une chanteuse lyrique d’origine celte. Le titre est « Poupard et Lynhood chantent la vie ». Cet EP fut pour Poupard le premier contrat d’édition avec la maison de disque « Petrol Chips ». Un label basé dans un village champêtre (et rural).  Nous avons aimé travailler avec Petrol Chips car son patron Arnaud est quelqu’un de facile à vivre.

Pourquoi ce nom d’album ?

« Nous avons joué tous les deux » est le titre d’une des chansons. Nous avons choisi ce titre après avoir choisi la photo de la pochette, car on dirait que la fille avec le fusil (une danseuse classique Corse qui s’appelle Diane Fougue, ça ne s’invente pas) s’amuse avec la personne qui la regarde en face. Cette mise en abyme cinématographique nous plaisait beaucoup car elle nous rappelait nos premières amours : le cinéma slave.

 

Quelle est l’intention musicale avec cet album ?

En toute modestie, nous avons voulu changer le monde à notre échelle en faisant pleurer de joie chaque auditeur.

 

Que représente cet album pour vous ?

Pour nous cet album représente l’ascenseur vers l’intermittence. Nous sommes tous les deux agents immobiliers depuis dix ans et nous sommes vraiment fatigués des pâtes blanches tous les jours et de la bière tiède. C’est pourquoi nous avons tenté une nouvelle chose dans le disque, à savoir enregistrer une guitare électrique avec une pédale Electro Harmonix « big muff » dans la chanson « week end sans fin ». Pour répondre à ta question, cet album est effectivement plus abouti car il a été mixé par une tierce personne.

Pourquoi cette couverture, que signifie-t-elle ?

Cette photo a été prise par le frère de la protagoniste (Samuel Fougue) dans le Grésivaudan, lors d’une initiation à la chasse. Au dernier moment, soudainement éprise de conscience anti-spéciste, Diane n’a pas pu shooter. Depuis elle a lâché son boulot de danseuse en Corse pour vivre dans une communauté indépendante à Séville. Cette information nous a bouleversé.

Un morceau préféré ? Si oui, pourquoi ?

Pour David : « écris-moi » de Pierre Bachelet, et pour Laurie « ne retiens pas tes larmes »de Billie Eillish.

Des projets futurs ? Des dates prochaines sur Grenoble et ailleurs ?

Nous allons jouer samedi 25 Janvier au « p’tit labo » à Grenoble. Avec « F 2 SHOOOSH », un grand nom du slam italien. Nous jouerons également le 28 fevrier (please help), le 29 fevrier à Marseille (asile 404), le 5 mars à Lyon (kraspek), le 6 mars à Grenoble (coqtail). Ensuite, nous aimerions créer un opéra rock avec pour titre « Le chasse neige magique », mais bon, ça va encore dépendre des subventions culturelles de l’État…

 

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