Le 23 Février, l’association Mix’Arts organisait une soirée chansons françaises / rock, divisée en trois parties. Une fin de soirée assurée par Pigalle, doublement introduit par Les Beaux Tailleurs puis Dirty Old Mat. Retour sur ces découvertes faites à l’Espace Culturel René Proby, et surtout sur cette belle première partie « Made In Grenoble »…

 

« Balkafrican trip » avec Les Beaux Tailleurs

À peine arrivée, mes yeux pétillent. Le décor de scène du premier groupe est installé : ambiance cosmique avec le nouveau visuel projeté, signé Pauline Rochette. Mais où sont donc passés Les Beaux Tailleurs qui nous faisaient swinguer sur du vieux jazz ? Ils arrivent, paillettes, costumes, chemises à fleurs… Adieu Guitares manouches, bonjour Fender et Welson.

Et « OPA ! », les premières notes sont lancées, embarquement à dos de chameau, décollage immédiat pour ce qu’ils appellent « Balkafrican ». Quesako ? On ne sait pas trop, mais qu’est-ce que c’est bon !

 

 

Lucas Territo et Alexis Moutzouris entament le premier thème du set, un dialogue entre guitare et clarinette : des premières mesures bien dosées, qui plantent le décor !

Juste ce qu’il faut d’instrumental avant que Florian Vella ne commence à chanter de sa voix douce et planante l’histoire du « Loup Noir », soutenu par la basse de Simone Frattini. J’avoue avoir été un peu déçue du remplacement de la contrebasse habituelle pour une Squier, mais la qualité est toujours au rendez-vous, alors je mets de côté mon esprit classique…

Les chansons s’enchaînent, « La taverne », « Medley grec », »Les ondes »,… Les musiciens assurent. Chaque instrument à sa place. On savoure les échanges entre Lucas et Alexis (qui lui jongle entre clarinette, saxophone, et synthé). Tous les solos nous font voyager et nous captivent du début à la fin.

 

 

Bref, l’ambiance est bien là. Il s’en est fallu de peu avant que j’abandonne l’appareil pour aller remuer sur ces rythmes inspirés d’Afrique du Nord, des Balkans, de Grèce, … (En mode De Staat dans leur clip « Get It Together »… avec un soupçon de « Moyen Orient »). Pour les puissants beats électro présents qui lient le tout et nous font remuer le popotin, pas de batterie ni de percussion (dommage…), mais un Lucas attentif derrière la machine !

 

 

Et justement, ses arrangements ne font pas tout ! Il y a aussi les textes de Florian. Des textes qui nous renvoient dans le temps, dans nos souvenirs, dans nos voyages. « Papi tes mains sont l’olivier de la Terre Méditerranée / Papi ma vie c’est ton exil / Quand j’y pense, Ton cœur est une île, au milieu d’la France ». Des mots qu’on ne comprend pas toujours mais qui donnent envie de chanter avec eux « Aman, aman ! Aman, aman ! Aman, aman, aydele! ».

Un très bel univers qu’ils nous livrent aujourd’hui grâce à leurs rencontres, leurs voyages et des amitiés liées avec des personnes d’origines et de cultures différentes. La fin du set arrive bien trop tôt à mon goût mais la place doit être laissé aux deux autres groupes de la soirée… Quelle belle reconversion pour Les Beaux Tailleurs ! Étonnante, mais réussie !

 

Dirty Old Mat, en mode Poésie-Punk-Bretonne

Les lumières s’éteignent, changement de décor avec toutes « les petites mains » présentent durant la soirée – mes compliments à l’ingé lumière pour le live des Beaux Tailleurs d’ailleurs. Une scène typique d’un One Man Band est installée. C’est au tour de Dirty Old Mat de faire son entrée.

 

 

Son nom qui apparaît en grand sur la valise ne trompe pas (rapprochement avec « Dirty Old Town » qui, pour ceux qui ne connaissent pas, est une chanson popularisée par The Dubliners et The Pogues, deux groupes de musique irlandaise internationalement connus, elle est donc aujourd’hui très souvent reprise par les musiciens bretons).
Cela tombe bien, c’est un breton qui arrive sur scène !

Seul, accompagné de ses guitares, de ses percus, de ses harmonicas, Mat discute avec le public comme il le ferait dans un bar. Tout à coup l’ambiance « Balkafrican » s’évapore. On se retrouve alors dans un gigantesque bar entre amis, bières à la main, avec comme l’envie de se prendre par les épaules et de chanter à tue-tête tous ensemble.

 
© Mélanie Petrarca Dirty Old Mat Espace René Proby 2019
 

Avec une voix éraillée et puissante, il nous livre ses chansons qu’il compose lui-même avec « la plume incisive d’un punk au cœur tendre » (Mathieu Blanchet, Dirty Old Man, site officiel).

Fin de la seconde partir de cette soirée. Il est alors temps de faire place à Pigalle
 

Pigalle, du vécu et de la vérité

C’était aussi une découverte pour moi qui ne connaissais pas ce célèbre groupe français qui existe depuis aujourd’hui plus de trente ans déjà. Un long suspense s’installe alors pendant l’installation du plateau. On voit arriver un gigantesque stand guitare. On y accroche d’abord une guitare, un banjo, un ukulélé, un oud, un… ça n’en finit plus. Mais quel est donc ce phénomène ?

Pigalle se montre. Les quatre musiciens débarquent sur scène. Car oui, le chanteur n’est pas seulement chanteur.
À chaque chanson, il change d’instrument et nous livre de courts solos. Très agréable pour l’œil et l’oreille du spectateur. On ne s’ennuie pas !

 

 

J’entends autour de moi l’enthousiasme de certains spectateurs. Mais aussi les petites anecdotes racontées par le chanteur François Hadji-Lazaro sur ces amis musiciens de longues dates, les différentes casquettes qu’il a porté tout au long de sa carrière.

Tous ces détails me plongent dans la contemplation de ce groupe qui se tient là devant nous. De beaux échanges entre son bassiste qui ne tient pas en place et son batteur ! Mais aussi entre les musiciens et le public.

Pigalle, qui n’est plus à présenter, clôture d’une belle façon cette soirée !

 

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