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Le 22 octobre dernier, As A New Revolt envoyait sur les réseaux le premier clip issu de son dernier album, TXRX. Plus qu’une critique, « Empire » met en images la colère de voir notre planète régie par des c*******. Focus.

 

Très facile de reconnaître, grâce à leurs masques, les trois personnages politiques qui apparaissent à l’écran dès les premières secondes – nous vous laisserons donc le soin d’évoquer ces noms dans votre esprit. Facile aussi de comprendre, très vite alors, qu’il s’agit d’un clip à la hauteur des ambitions du nom du duo grenoblois.

Un peu plus d’un an après notre chronique sur leur dernier album TXRX, voilà qu’ils nous offrent un clip qui en dit long sur les préoccupations de Julien et de Manu, et du sens qu’ils donnent à leur musique : le sentiment d’injustice contre l’ordre établi…

 

Un pouvoir sans limites

Une mise en scène assumée, qui raconte comment les grandes puissances mondiales tiennent la planète à leur merci. On pourrait s’arrêter là, merci au revoir, estimant que l’on tient le résumé du speech en cette seule et unique phrase du travail vidéo qui a été fait ici. Sauf que voilà : la symbolique, au cœur du scénario, mérite d’être un peu disséquée pour pousser un peu plus loin la réflexion.

L’école, qui représente en elle-même l’éducation, la morale et le vivre-ensemble, est ici piétinée par les trois hommes qui se comportent ici comme des collégiens psychopathes : après avoir dessiné leurs plus grands rêves à la demande d’une maîtresse (on vous laisse découvrir leurs magnifiques projets) et avoir été puni par elle pour ces ambitions grotesques, ils trouvent l’idée séduisante, ni plus ni moins, de l’abattre sans aucun scrupule.

 

 

On comprend facilement que tout ce qui peut représenter une conscience, une morale, et une limite à leurs caprices est sauvagement éliminé : il est intéressant d’ailleurs de noter que pour l’assommer, avant de la massacrer, ils utilisent un globe présent dans la salle de classe. Devons-nous comprendre, qu’en plus d’impliquer toute un société dans leurs rêves personnels et mégalos, les hommes politiques utilisent l’opinion publique pour arriver à leur fin ? Oui.

 

L’ascension vers le Mal

Supprimer l’opposition ne semble pas avoir été inutile et anodin pour les trois tyrans. Ils récupèrent ce qui semble être un médaillon orné d’un œil placé dans un triangle, autour du cou de la « maîtresse » : l’œil de la Providence. Un symbole multiple : la vérité, la connaissance, mais aussi l’omniscience, tel la présence de Dieu et donc plus largement, la religion. Difficile de ne pas y voir aussi un clin d’œil à la théorie du complot des Illuminati… En tout cas, c’est avec cet objet qu’ils quittent la salle de classe pour se diriger vers une pièce baignée de lumière rouge, dans une ambiance tout à fait différente.

 

 

C’est ici qu’ils rejoignent l’entité du Mal, qui semblait les attendre. Disposés tous les quatre en cercle dans la pénombre, on les voit placer le médaillon au-dessus d’un grand globe pour faire couler du sang sur l’objet. L’œil de la Providence, au-dessus du globe… dur de ne pas y voir une référence à Georges Orwell et son « Big Brother », mais aussi, plus largement, à l’utilisation de la connaissance, des sciences et des technologies pour faire régner le contrôle et la souffrance de masse.

Les quatre personnages, immobiles, semblent avoir trouvé leur place et restent hypnotisés par le pouvoir du médaillon et sur le sang qu’il faut couler, toujours plus abondant, recouvrant bientôt toute la surface du globe. L’histoire sans fin s’arrête ici, sur cette image sombre.

 

 

Même si l’on peut reprocher à As A New Revolt un manque de subtilité, via l’utilisation de symboles très manichéens – et donc l’absence d’une certaine inventivité sur un sujet vu et revu -, on peut cependant se réjouir de voir le duo s’emparer avec force et aisance de problématiques et de controverses réelles, donnant toujours plus de sens à leur révolte.

 

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