Déco chiadée, danses habitées, capillarité affirmée… vous ne rêvez pas, vous assistez tout simplement à un concert de La Baronesa. Dans ce collectif alliant « énergie, partage, passion », chaque performance est l’occasion d’un voyage, d’une expérience. Rencontre avec la taulière des platines, Chris alias La Baronesita, un ptit bout de femme qui envoie sacrément le bois.

 

Comment est né le projet La Baronesa ?

Il y a à peu trois ans maintenant. On est deux personnes à l’avoir créé : Emilie Alexandre […] et moi-même [Chris ndlr] qui sommes toutes les deux du milieu culturel et artistique. Elle ayant travaillé pendant des années dans la programmation à l’Ampérage et moi qui pratique de la musique depuis plus de dix ans. En fait on s’est dit pourquoi  pas se lancer dans notre projet à nous.

 

 

J’avais déjà un projet, un nom d’artiste, Free Fall, où je joue seule. J’ai commencé un peu dans les free parties. Avec elle j’avais envie de créer un projet un peu plus accessible et esthétique. […] On a commencé à se dire qu’est-ce qu’on pourrait faire de nouveau ou de plus ou moins nouveau en tout cas qui allie la musique et le spectacle. Et donc La Baronesa est née.

 

Comment le projet a-t-il évolué jusqu’à aujourd’hui ?

Le projet était porté par toutes les deux. On est parties en Colombie il y a trois ans, on a d’ailleurs lancé ce projet quand on était là-bas. On a tourné un clip et en fait on a commencé à faire un peu de pub en étant là-bas. Dès qu’on est rentrées on a eu une date à l’Ampérage et on ne savait pas que ça allait devenir un collectif. […]

Sur cette date-là, une personne s’est mise à danser sur un de mes morceaux préférés et je me suis dit je ne vois plus ce morceau sans cette personne. C’est le moment où j’ai proposé à Eli [alias Nô ndlr] notre danseur d’intégrer pleinement le collectif. […] Après on a commencé à retravailler un petit peu le projet. La maquilleuse [professionnelle Fanny ndlr] s’est intégrée au projet, [Justine ndlr] la lighteuse aussi. […] On essaye d’être assez ouverts pour partager la scène avec tout style d’art, de musique ou musicien pour que chaque scène soit un peu différente à chaque fois.

 

Pourquoi  avoir fait le choix de mélanger musiques traditionnelles et musique électro ?

Déjà de base dans ce que je faisais avec mon autre nom [Free Fall ndlr] que j’utilise toujours, il y avait beaucoup de sons super chauds. Je suis née en Colombie, je suis très proche de cette culture et j’adore cette musique-là et j’adore cette culture qu’ils ont de la danse. J’ai vraiment voulu garder un petit peu ça.

Avec La Baronesa, je  voulais encore garder ça mais sur des touches un peu moins rapides, que ce soit plus accessible autant des parents, des enfants qui puissent danser sur nos sons. C’est ce qui se passe et c’est génial. Et en fait je trouvais ça super intéressant de travailler sur toutes les musiques traditionnelles et faire un mélange avec la musique actuelle, tout ce qui est techno, break, trap. […] Il y a beaucoup de sonorités afrobeat, africaines parce que dans l’histoire de la musique, ça commence tellement par là.

 

 

Vous semblez avoir un univers musical et scénique très ‘atmosphérique’, peux-tu nous en parler et notamment de la place dédiée à la danse ?

L’idée était de casser un peu le code du DJ c’est-à-dire de mettre en avant le côté scénique. Sur scène on a une déco qui est assez particulière où on n’a pas l’impression d’être dans un temps précis. Ça fait un peu « bureau de curiosités », il y a plein de détails à repérer dans une ambiance un peu tribale. Visuellement on a un gros gros travail avec les lumières et le phosphorescent. Moi je suis habillée d’une façon à ce que l’on ne me reconnaisse pas.

 

 

L’importance de la danse, c’est ce qui rajoute une émotion à la musique. […] Effectivement quand on ferme les yeux on peut sentir, avoir cette émotion, et là on l’amène visuellement. Parce qu’en fait quand [Eli] danse, il y a une émotion qui est hallucinante. En fait ça amplifie cette note de musique qui peut te faire frissonner et juste là tu la vois. C’est un peu comme de la musique et un film.

 

 
« Ce qui nous intéresse c’est de travailler notre projet comme on le sent, quand on a le temps, de le faire bien avec nos émotions. »

 

Souhaites-tu développer le projet, si oui dans quelle(s) direction(s) ?

Je trouve qu’on est dans un mood où en ce moment ça se passe bien pour nous. On a des dates qui sont intéressantes, on a des dates à l’extérieur de Grenoble et ça, ça nous montre qu’effectivement là on commence à toucher plus de monde. Après, je trouve que le projet chaque année il évolue et pas comme on le voudrait.

Dans le collectif on a tous soit notre travail, soit nos études, il y a une personne qui est maman. C’est difficile de se dire on lâche tout ce qu’on fait, on y va à 300% […] c’est pas ce qui nous intéresse. Ce qui nous intéresse c’est de travailler notre projet comme on le sent, quand on a le temps, le faire bien avec nos émotions. On aime la scène mais on va pas chercher à avoir des scènes de fous, à être bookés sur des festivals. […]

Moi, personnellement je vois plus une évolution sur un label de musique mais continuer à faire des dates si on en a encore. Donc continuer oui, dans quelle mesure, jusqu’à quand, je ne sais pas. En tout cas jusqu’à ce que ça plaise, que le projet continue. Peut-être qu’il y aura d’autres gens qui vont arriver, d’autres qui vont partir, je sais pas trop…

 

La Baronesa reviendra en septembre avec de nouvelles dates. Pour l’heure, Chris sera présente le 8 juin 2019 à La Bobine pour échanger et présenter son parcours professionnel à l’occasion de la deuxième session Sound Explorers organisée par Hadra.

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