Ils étaient de passage à La Source au milieu du mois de novembre pour le Tremp’O 2018. Dystopie y est venu défendre son premier album, « Dawn ». On se devait donc de vous en parler…
Trois ans après la création du groupe grenoblois Dystopie, 2018 marque l’année de la sortie de leur premier album studio. « Dawn » plonge l’auditeur dans un monde détruit, sombre et avec peu d’espoir subsistant. La superbe couverture de l’album, réalisée par Timothée Mathon, met en scène le groupe, à l’aube, dans un paysage urbain en ruine.
L’équilibre avant tout
Le quintet grenoblois a pris son temps avant de sortir ce premier projet, avec raison. Bien pensé, cohérent et bien produit, il se présente de façon très complète avec une intro et une outro instrumentale entourant 10 pistes.
La voix d’Emma n’est pas sans rappeler celle d’Amy Lee (Evanescence), et elle est parfaitement entourée par quatre excellents musiciens. Le groupe a accordé une attention particulière à l’équilibre instrumental de l’accompagnement. A l’écoute, c’est très apprécié. Ici, moins de brutalité, plus de subtilités. Les guitares ne sont pas (uniquement) saturées (« Hopeless »), le synthétiseur ne fait pas qu’office de fond sonore et vient parfois jouer les premiers rôles mélodiques (« Duality », « Ghost », « Decay ») et la basse offre une touche « groovy » bienvenue. L’ensemble musical bien au service de la voix intense d’Emma. Les émotions sont efficacement véhiculées et magnifiées par l’ambiance musicale.
Des éclats musicaux perdus dans un univers réglé au métronome
Qui dit 10 pistes, dit besoin de diversité et de changements de rythme pour ne pas voir le disque s’essouffler. Ici, et dans un effort visible de ne pas lasser l’auditeur, les intro et, si existant, les ponts de chaque chanson apportent au disque une facette différente… pour 30 à 90 secondes, seulement. Les couplets et les refrains ont, pour la plupart, la même rythmique de guitare saturée, le même ton et rythme au chant, et se ressemblent jusqu’à se confondre, finalement. Ainsi, les trois premières titres passent dans un flou musical, certes agréable, mais sans se démarquer les uns des autres.
Pourtant, le potentiel est bien présent, caché. La voix d’Emma devient plus émouvante et mélodieuse lorsqu’elle est simple et douce, comme dans le début de « Hopeless », premier titre à véritablement accrocher mon attention. A l’image de cette 6ème piste, la deuxième partie du disque a un peu plus de relief, avec des éclats dans presque chaque morceau qui suivent. On retiendra par exemple le piano à la « New Born » de Muse dans le pont instrumental de « Pain Breaker », l’intro basse et menaçante de « Fade Away », ou encore le piano léger et enfantin de « You Don’t Care ».
Le bilan de ce premier album studio de la part de Dystopie est clairement positif. On salue la production impeccable, la qualité du chant irréprochable et la recherche constante dans l’équilibre de la composition. Pourtant, on ne peut s’empêcher de se dire que le groupe peut encore évoluer et aller explorer complètement toutes les influences qui se cachent dans ce disque, musicalement et lyriquement.