Avril Senon et Nicolas Wolf ont ouvert leur bistrot culturel « La Crique Sud » en Septembre dernier, juste à côté de la place Vaucanson. C’est un grand bar chaleureux, qui propose des bières locales & artisanales mais aussi des concerts et des expos. Rencontre avec les deux tenanciers qui partagent avec nous leur vision du bistrot culturel.

 

Quelle est l’histoire de la Crique Sud ?

[Avril Senon] : C’est né de plein d’envies différentes avec Nicolas. On s’était dit il y a maintenant dix ans « un jour on ouvrira un bar ». On était sur une plage dans une superbe crique en Crête, dans une espèce de baie de pirate, dans un bar qui s’appelait le Hakuna Matata qui était absolument génial…

On a des parcours très différents et divers avec Nicolas. Il a fait des études dans l’économie sociale et solidaire, moi j’étais sur un parcours de médiation culturelle. On a travaillé dans plein de projets différents dans des coins du monde différents. Et pendant ces dix dernières années, à chaque fois que l’on tombait sur un lieu, un projet, un festival, on notait tout : la déco, les bidouilles, la participation du public… Donc quand on a décidé de se lancer, on avait du recul et une matière énorme pour monter notre projet.

 

Nicolas, Avril & le reste de l’équipe

 

On voulait un espace suffisamment grand pour être pluridisciplinaire. Ici on peut faire de l’humour, des concerts, du théâtre, de la danse, des expos… Dans l’idée, on voulait cette programmation gratuite. On ne pense pas que la culture doit être gratuite mais là, les gens paient déjà les bières, c’était donc important pour nous qu’il n’y ait pas de droit d’entrée ou de billetterie… Et puis on n’est pas une salle de concert ou un vrai théâtre, on est une petite salle locale où on veut qu’il se passe plein de choses ; pour les pro et pour les amateurs !

 

 

« On va plutôt vers les propositions festives, que ce soit dans la musique, la danse, les expos. On veut quelque chose de vivant et convivial mais sans jamais juger la qualité artistique »

 

 

La Crique Sud, c’est des expos, des soirées jeux, des ateliers d’initiation à la danse et des concerts… Comment tout cela fonctionne ?

On a essayé de séquencer la semaine : mercredi c’est danse, vendredi c’est musique et l’entre deux c’est le jeudi : vernissage, soirée dégustation culinaire [ils organises des soirées huîtres, galettes. Ndlr], table ronde, humour… Et le vendredi c’est une fois sur deux un concert ou une jam session.

La programmation se fait très simplement avec des groupes locaux qui nous sollicitent pour venir faire un concert, une expo à la Crique sud. On va plutôt vers les propositions festives, que ce soit dans la musique, la danse, les expos. On veut quelque chose de vivant et convivial mais sans jamais juger la qualité artistique. Ça nous permet de pouvoir avoir une identité auprès des gens et des clients tout en étant très large et ouvert aux propositions.

 

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Et pour les jams, vous fonctionnez comment ?

Elles sont encadrées par un guitariste et un bassiste pro, Pierre Fredenucci et Nathan Mercier (Apollo Blue, No funk, Portalegria). Ils sont pas du tout dans les mêmes esthétiques tous les deux mais ils se retrouvent sur ce format.

Un jour, ils sont venu nous voir pour faire une jam amplifiée. On a bien posé les choses pour que l’orga soit fluide avec nous derrière le bar. Ils ont donc ramené leur matos, ils ont leur contact et puis ça roule avec eux aux commandes… Ce sont des musiciens incroyables.

Nous, on met à disposition guitare, basse, batterie, micro et un clavier et si les gens veulent ramener leur instrument, pas de soucis.

La soirée commence avec deux trois morceaux préparés par Pierre et Nathan et d’autres musiciens qu’ils ont invité pour donner un peu le ton et ensuite c’est ouvert à tous. On reste dans l’idée de musique un peu festive (D’où le nom de « Jam du sud », ndlr) genre cumbia, reggae, salsa, musiques du monde…

 

 

 
« Ici, on veut créer une ambiance où même si tu n’es pas auteur.e compositeur.trice , tu peux aller faire ta reprise d’Amy Whinehouse sur scène. L’idée est de baisser un peu la marche pour accéder à la scène. »

 

 

Des envies, des projets à développer par la suite ?

[Avril Senon] On fait des jam, des concerts mais on ne fait pas encore de scène ouverte. Et j’aimerais vraiment pouvoir développer cela. C’est un peu entre les deux pour vraiment aller chercher les zicos amateurs et qui se sentent trop amateurs pour participer au jam. J’aimerais bien leur donner de la place et pourquoi pas aussi lancer un focus sur les artistes féminines.

On vient de faire une table ronde sur l’entreprenariat féminin. Je me suis dit « Et pourquoi par faire une scène ouverte féminine ? »… peut être pas le faire perdurer dans le coté non-mixte mais utiliser ce format pour faire un peu un tremplin, pour créer une première expérience. Ici, on veut créer une ambiance où même si tu n’es pas auteur.e compositeur.trice , tu peux aller faire ta reprise d’Amy Whinehouse sur scène. L’idée est de baisser un peu la marche pour accéder à la scène.

[Nicolas Wolf] Moi j’aimerais bien qu’on se lance aussi dans des dimanches cinéma ou encore développer de manière plus récurrente les soirées dégustation…

 

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