Ce jeudi 27 septembre, le label indépendant Carton-Pâte Records (C.P.Rec) organise son premier barathon électro dans plusieurs estaminets grenoblois. S’inscrivant dans une dynamique locale, la structure espère bien redonner à Grenoble ses lettres de noblesse technoïde en promouvant des artistes professionnels et semi-professionnels voire amateurs. Rencontre avec Shikijo Petroski aka Mr Cardboard, manager du label et DJ.
L’abus d’alcool est déconseillé pour la santé, mais l’abus d’électro, succomber il faut ! A ce titre, le « label indépendant de musique électronique » Carton-Pâte Records (C.P.Rec) organise jeudi 27 septembre un barathon dans Grenoble afin de « mettre en avant les artistes » de la capitale des Alpes et faire la part belle à la techno. « On a une grosse histoire à Grenoble avec la techno et nous on ne veut pas que ça se perde » souligne Shikijo Petroski aka Mr Cardboard, manager du label et DJ.
Amateurs, semi-professionnels et professionnels se mélangeront ainsi dans chaque bar afin de favoriser le « partage » et la transmission de savoir-faire. Une première pour C.P.Rec et « l’occasion parfaite » d’après Shikijo Petroski pour faire jouer « les artistes qui n’ont pas eu la chance de s’exprimer », ceux envoyant « des sons et que personne ne fait jouer » de même que « ceux qui ne sont pas encore assez prêts pour jouer dans des salles ».
« Offrir un support aux artistes »
A l’origine du label, trois artistes grenoblois : JM, Rampage84 et Mr Cardboard issus du milieu des raves et de la free party. Leur constat : « A Grenoble […] il manquait [une] structure d’accompagnement et de professionnalisation » des artistes. Plutôt que de s’exiler à Lyon ou Paris pour percer, ces derniers décident alors de créer Carton-Pâte Records en 2013.
« On est une maison de disques, on produit des disques et on fait également de la production et du management d’artistes. On développe des artistes en plus de sortir leurs disques » souligne Shikijo Petroski. Production en studio, mixage, mastering, relations presse, communication, développement managérial des artistes… C.P.Rec est présent sur tous les fronts pour professionnaliser ses artistes.
Dans ce processus, tous les deux ans une résidence artistique est organisée pendant « deux saisons d’accompagnement » pour que « chaque artiste puisse se développer ». Après Les Maisons underground de Naom, c’est désormais Uppah qui bénéficie du dispositif depuis 2018 avec l’organisation des soirées Deep inside. Par saison « entre quatre et six » évènements sont organisés « avec l’artiste pour qu’il puisse lui, faire de la scène, faire jouer des artistes qui correspondent à une esthétique que lui défend ».
« On base notre modèle économique sur […] une économie circulaire »
Le label compte à ce jour 26 artistes dont 15 sont basés à Grenoble. Parmi eux : Kiko, Spacesheep, Jagerbang, Le Monkey … Sans oublier le développement d’artistes internationaux originaires entre autres de Finlande, d’Argentine ou encore d’Angleterre.
C.P.Rec par ailleurs auto-finance à 100% ses activités : « On base notre modèle économique pour financer tout ce qui est promotion, management et sortie des artistes » sur « une économie circulaire par le biais des évènements qu’on organise » avec notamment « beaucoup d’évènements en plein air gratuits comme les chill sessions pour propager les idées et les valeurs du mouvement » et « beaucoup d’initiations, de formations MAO » pour adultes, enfants et adolescents.
Soutenir la scène locale et ses acteurs
S’ancrer localement, une évidence pour Shikijo Petroski : il est « important de travailler avec des assos du coin, des artistes du coin », « la ville, des salles, d’autres collectifs. Juste d’être présent et d’aider quand on peut aider, développer quand on peut développer ».
D’où la création « de partenariats avec d’autres collectifs notamment de la région » pour « propager la culture de Grenoble ailleurs dans la région » et que « des artistes de Saint-Étienne et Lyon puissent venir ici. » Le label organise d’ailleurs « beaucoup de [soirées] C.P.REC invite pour mettre en avant un collectif ou autre ».
A l’instar des artistes locaux, ces partenariats sont parfois l’occasion de favoriser « la professionnalisation des acteurs » par le biais du consulting. « Si une association veut organiser des évènements et ne sait pas comment faire, on l’aide à se développer » soutient Shikijo Petroski.
Pour découvrir Carton-Pâte Records, les occasions ne manquent pas : Ap(é)rofusion Peanuts invite Uppah au Synesthète le 28 septembre, C.P.Rec présente Back to the 90’s le 5 octobre à l’Ampérage, Double Cheese Apéromix à la Bobine le 16 octobre, résidence au Black Lilith le 2 novembre avec un « concept particulier », « en mode inconnu complet » pour « arrêter avec le côté DJ superstar ».
Le weekend des 23 et 24 novembre, l’Ampérage accueillera une soirée mêlant « humanitaire et caritatif » et comprenant l’intervention d’associations telles que Roots’n’Culture. Au programme : musique, conférences et d’autres surprises à venir…