Sauter cul nul au milieu d’une foule en pogo, c’est le genre de scène qu’on ne peut voir que dans un concert de Lofofora. En pleine tournée pour leur nouvel album, les rockeurs français ont assuré un show dément dont la première partie était assurée par les grenoblois de Projet KO et leur chant contestataire quelque peu énervé. C’était ce samedi 30 novembre à la Source…

 

Ah, Projet KO. On se souvient encore des débuts du groupe (c’était aussi les débuts du webzine), lorsqu’on avait joué le jeu des figurants alcoolisés en soif de fric pour leur deuxième clip L’Armée des Nombres et qu’on avait fini avec le pantalon déchiré à un endroit qu’on ne citera pas ici. Le ton était déjà donné par le trio…

 

 

Un peu plus tard, on leur avait demandé de nous constituer une petite playlist de leurs influences. 
Est-ce qu’il est donc utile de rappeler que les trois gars puisent complètement dans le rock contestataire des 90′ ?  Pour ceux qui ne le savaient pas, le concert de ce soir-là en a fournit une preuve plus qu’évidente.

 

Projet KO, quand Grenoble s’énerve

Débutant leur set par le titre « Non » (qui rappelle que lorsqu’une femme dit non, ben c’est non), le groupe attaque d’emblée avec les thématiques sensibles, d’actualités, pour glisser pendant une heure sur tout ce qui a tendance à le révulser et le gonfler (hypocrisies sociétales en tout genre, culture de l’argent, réseaux sociaux & smartphones… -d’ailleurs gros fuck à la personne qui s’est tenue toute la soirée avec son gros téléphone juste devant les photographes-) en déversant sur nous un flot de paroles continu, tel un Nyan Cat en puissance récitant sa liste de frustrations.

Les riffs de guitare étaient tout simplement bons et efficaces, mais blague à part sur le Nyan Cat, la valeur des propos étaient quelque peu bridée par le manque de break dans le chant, de moments instrumentaux qui peuvent laisser respirer, et l’absence de nuance dans le chant très vindicatif du chanteur. Ce n’est pas tant le choix de la langue française -qui est un parti-pris que l’on peut saluer, aujourd’hui- mais l’écriture et le rythme continu qui amène le set à se dérouler comme d’un trait.

Une petite réserve également sur la disposition du trio sur scène, peut-être voulue, qui a séparé durant quasi tout le show le guitariste (tout à gauche) du chanteur (tout à droite) alors qu’ils sont si mignons ensemble. Un grand espace vide au centre faisait parfois un peu bizarre ou tristounet. Mais bon, c’est tout. Parce que dans l’ensemble, l’énergie de Projet KO était vraiment là, franche, brute, avec un guitariste badass, un batteur bien en forme, et un chanteur vraiment présent. Le style est assumé, et plutôt bien fait, et après tout c’est ça qu’on aime donc c’est de cela qu’on se souviendra. Oui.

 

 

Lofofora, le coup de fouet

On va commencer par une anecdote de la fin du concert, et qui peut à elle toute seule résumer tout le set de Lofofora à la Source : lorsqu’un type inconnu s’approche de moi, lorgne mon appareil photo et me dit « Je crois que vous avez quelque chose qui m’intéresse ». Un peu flippée sur le coup, je lui demande quoi, et me réponds : « Une photo. Unique. C’est la première fois que je vois ma sœur monter sur scène dans un état comme ça, et elle a fait un slam juste merveilleux. Je crois que vous l’avez photographiée. Je n’aurais jamais cru ça d’elle. Faut l’immortaliser… »

 

 

En fait je crois pas l’avoir immortalisée. Mais vingt autres, oui. Le public archi-dévoué au groupe de metal français n’a vraiment pas fait dans la dentelle, tout comme le chanteur qui a enchaîné les blagues louches, les interactions survoltées (« on s’en fout nous du rappel t’as vu ») et plus sérieusement, un show ultra-maîtrisé (même si on écoutait pas toujours les paroles) qui a bien fait plaisir à ceux qui étaient dans la fosse. Ah oui !

Parce que… Il y avait la fosse, mais l’autre moitié de la salle étaient en sièges assis. Un mystère pour l’humanité, ceux qui assistent à des concerts rock/métal comme au cinéma. On préférera les cinglés qui sautent cul nul dans la foule …

 

error: Contenu protégé !