Le métal -dans toutes ses nuances- était mis à l’honneur ce 29 novembre à l’occasion du premier plateau 100% local de la Belle Électrique, Impulsion. Du heavy métal teinté de hard rock classique de Rising Steel au rock inclassable mais séduisant de BlackBeard, en passant par le métal industriel de Dystopie, les trois performances musicales n’avaient pas grand chose à voir entre elles, pas que ça nous déplaise pour autant.

 

La Belle Électrique propose cette année un nouveau format de soirée. Les soirées « Impulsion » seront l’occasion, trois fois par an, de présenter des projets régionaux sur la grande scène de la SMAC. C’est une nouvelle occasion, également, de souligner la richesse et la diversité de la scène locale en lui donnant encore un peu plus de visibilité. Avec un tel objectif, on ne pouvait ne pas être présents. L’équipe de Music’n’Gre était donc sur place…

 

Dystopie, du studio à la scène

C’est Dystopie qui ouvre l’Impulsion #1. On avait écouté et chroniqué leur premier album, « Dawn », l’année dernière. Si la qualité technique et musicale était bien présente, on avait regretté à cette époque le manque de variété. Les dix titres de l’album passaient sans trop se démarquer les uns des autres. Le live apporte habituellement avec lui son lot de surprises : on était donc plutôt curieux d’entendre le projet sur scène. Bien encadrés par divers acteurs de la région, le groupe a investit du temps et de l’énergie pour évoluer et faire grandir l’album jusqu’à la scène.

 

 

Premier constat : c’est carré. Le show, dans toutes ses facettes, est au point. Malgré un petit loupé sur une chanson, les titres s’enchaînent avec fluidité, les lumières sont recherchées et le groupe dégage une présence intéressante sur scène. La voix de la chanteuse est juste sublime. Le travail paie visiblement, et on ne peut nier la maturité que le quintet a acquise cette année. Cependant, -parce qu’il faut toujours un mais!- la même remarque revient après deux ou trois chansons. Les morceaux se ressemblent jusqu’à se confondre, une certaine monotonie s’installe et on finit par perdre le fil. Les changements de rythme sont trop rares malheureusement. L’ombre des influences du groupe (Evanescence, entre autres!) est aussi encore bien présente dans l’univers musical du groupe.

Back to the 80’s avec Rising Steel

La suite de la soirée était assurée par Rising Steel. Têtes bien connues de la scène métal de Grenoble, leur set n’a révélé aucune surprise. Le groupe continue d’assurer le spectacle en s’inspirant des Judas Priest et autres Iron Maiden, pour le plus grand bonheur de leur fidèle public. Récemment signés sur le gros label italien Frontiers, ils préparent un nouvel album pour 2020. Le concert à La Belle Électrique était donc aussi un moyen de tester certains titres sur scène, avec succès.

Riffs de guitares acérés, attitude rock’n’roll et heavy brut de décoffrage ont donné un mélange explosif. Leur parti pris artistique très affirmé plait (ou pas), on ne peut toutefois pas nier l’implication, l’art du show et la débauche d’énergie sur scène. Quant aux goûts et couleurs, hein …

 

 

La découverte BlackBeard

Projet le plus récent et donc le moins connu, BlackBeard était en clôture de la date. Difficile de mettre une étiquette tant l’univers musical du groupe brasse large sur leurs influences. On y retrouve autant du rock, du stoner, de l’électro, du punk, du métal (évidemment)… Le résultat est unique, électrisant. Et sur scène, c’est encore mieux…

La batterie est explosive, les deux chanteurs arpentent la grande scène inlassablement, le bassiste aussi. Le groupe instaure immédiatement son atmosphère. Parfois prenante, parfois angoissante, elle ne laisse en tout cas jamais indifférent. Si vous recherchez des riffs entêtants à la british, passez votre chemin. Les nappes musicales (deux guitares, basse et batterie) se rejoignent pour ne donner qu’une émotion brute.

Les titres de leur tout premier EP (intitulé sobrement « EP #1 »), sont passés en revue, ainsi que des inédits. Juste de quoi aiguiser notre curiosité et rajouter ce groupe prometteur sur nos tablettes pour suivre la suite de leur projet…

 

 

Première soirée Impulsion, premières conclusions -forcément préliminaires, avant d’autres expériences similaires- : le format est bien pensé, même si la programmation de ce premier soir nous a laissé un peu perplexe au début. Les trois groupes œuvrent en effet dans des sphères musicales relativement éloignées les unes des autres. On repart finalement avec une belle découverte en tête, et une curiosité renouvelée pour la prochaine soirée Impulsion. Contrat rempli, donc.

Le projet est par ailleurs une chouette initiative. La scène musicale de Grenoble évolue sans cesse et ces concerts ouverts sont un excellent moyen de la mettre en avant. On espère donc avec ferveur qu’il se pérennisera dans le long terme, au delà des obligations budgétaires, des échéances politiques et autres problématiques extra-musicales -comme c’est trop souvent le cas partout dans le pays- pour devenir le lieu de belles rencontres artistiques.

 

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