Samedi 27 avril, M-O-R-S-E était présent au bar de la Belle électrique en compagnie des divas de Versants Queer. Né en 2013 à l’initiative de Gabriel Hernandez, ce projet musical atypique autant qu’atmosphérique a su se faire une place de choix dans le paysage électro. Mariant rap, RnB et auto-tune, M-O-R-S-E offre à chaque morceau une expérience musicale inédite. Rencontre…

 

N’y allons pas par quatre chemins. L’auto-tune, pourquoi ?

Au tout début du projet, je ne chantais pas du tout. […] A la base, je faisais de l’ambient pendant super longtemps. Et puis un jour, un pote m’a fait découvrir le rap gay genre Zebra Kats, Mykki Blanco et tout ça et j’ai trouvé ça hyper cool. Moi ça faisait un moment que je cherchais à faire autre chose, du coup j’ai commencé à tester des instrus.

Et à un moment, j’ai eu envie de chanter à cause d’une peine de cœur. A la base, c’était un peu un mélange de timidité et en même temps pas vouloir me révéler complètement. Il y a toujours eu ce truc un peu de cacher les choses dans mon projet. Et du coup l’auto-tune, ça m’a paru être un bon outil pour ça.

 

« [L’auto-tune] c’est un outil, ça aide à faire des choses mais si derrière tu n’as pas quelque chose à raconter ou à montrer, ça ne marche pas en fait. »

 

J’aime cette esthétique-là. […] C’est des histoires de choix. Mon projet c’est de l’auto-tune, je pourrais faire sans mais je crois que ça ne m’intéresse pas. […] C’est pas l’outil qui fait une œuvre d’art, ça n’a jamais été ça en fait. [L’auto-tune] c’est un outil, ça aide à faire des choses mais si derrière tu n’as pas quelque chose à raconter ou à montrer, ça ne marche pas en fait.

 

Tu parlais de “rap gay”, qu’est-ce qui t’a plu et/ou interpellé dans cette musique ?

Le truc c’est que moi le rap, [avant cette période-là] j’ai toujours détesté ça. […] Il n’y a rien qui me parlait là-dedans et quand ce pote m’a fait découvrir, ça a commencé par Zebra Kats, je me suis dit que c’était tellement loin de ce que je connaissais dans le rap. C’est vachement aventureux, les instrus sont hyper minimalistes et les textes vraiment alambiqués. Il y avait une vibe qui me plaisait vachement et c’était pas vraiment du rap. C’était un truc presque électronique mais pas tout à fait.

 

© Jonathan Richiero

Comment décrirais-tu ta musique ?

Je parle beaucoup de peines de cœur ou d’histoires d’amour et depuis le début, c’était que ça en fait. C’est plutôt ce genre d’émotions qui m’intéressent, je préfère raconter ce genre de trucs. Après c’est pas non plus un truc que romantique. […]

J’ai commencé à chanter avec une peine de cœur et du coup j’ai continué à alimenter le truc comme ça en fait. C’est vraiment venu de ça, tout bêtement. Je me suis pas dit du jour au lendemain “ tiens je vais faire des chansons d’amour ”. Ça a été une sorte de nécessité, ça s’est plutôt imposé à moi. Et après, je me suis mis vraiment à jouer avec le truc.

 

 

Y-a-t-il un message dans ta musique ?

Je n’ai pas de message, je ne défends rien du tout. Je fais des trucs, c’est plutôt ça qui m’intéresse c’est de faire des choses, d’agencer des éléments les uns avec les autres pour faire une forme. C’est plutôt ça mon travail. J’ai pas de message particulier à passer.

Des fois ça me surprend quand j’ai des gens qui viennent me voir et qui me disent que ça les a touchés ce que je racontais parce que je fais jamais les choses pour les autres, je les fais toujours pour moi. Du coup la réception, j’essaye de pas trop m’y intéresser mais quand j’ai des réactions comme ça, ça me surprend toujours, ça m’intimide vachement. […] Même si c’est très personnel à la base, ça reste des trucs assez génériques et du coup les gens peuvent sûrement se retrouver là-dedans.

 

© Jonathan Richiero

Quels sont tes projets ?

Je vais lancer une sorte de plateforme label qui va archiver pas mal de projets collabs qui sont jamais sortis et j’en profiterai pour en sortir des nouveaux. Je prépare mon prochain EP aussi avec plusieurs collabs dessus.

 

 


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