Ouvert depuis le 9 avril sur l’esplanade Andry Farcy, le bar de la brasserie grenobloise « Une petite mousse » souhaite devenir un acteur central de la vie culturelle grenobloise. Les gérants prévoient, entre autres, des soirées à base de bière et de musique locale. Un premier concert avait lieu le 18 avril avec les DJs rétro de Dead in 1985 pour donner le ton. Découverte de ce petit nouveau qui veut devenir grand…
 

« Une petite mousse », c’est une véritable success-story à la grenobloise. Créée en 2013, la start-up proposait à l’origine à ses clients de découvrir des bières du monde entier à travers un forfait d’abonnement et des coffrets dégustation. Une réussite. Elle a ensuite ouvert sa propre brasserie pour élaborer ses bières et les vendre à l’abonnement et dans quelques bars du coin.

La touche locale est déjà présente puisque l’entreprise produit son propre houblon et brasse avec l’eau de la nappe phréatique de Grenoble. Encore une réussite. Aujourd’hui, elle ouvre son propre bar en plein milieu du quartier Bouchayer-Viallet. « Une suite logique » nous dit Clément Fichot, responsable de l’événementiel. Les objectifs : devenir un acteur incontournable des soirées grenobloises et mettre à l’honneur les musiciens locaux. Évidemment, on ne pouvait que y faire un tour.

 

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Située en plein quartier Bouchayer-Viallet, Une petite mousse ne craint pas la concurrence, elle veut travailler avec © Une petite mousse

Grandes pintes et petits espaces

Le bar de la « petite mousse » porte bien son nom. En effet, celui-ci n’est pas bien grand et l’on a vite fait de devoir jouer des coudes pour accéder au comptoir. Une fois le verre à la main, on s’empresse de rejoindre la piste pour prendre part à la fête comme il se doit. Par « piste », comprendre un espace de danse aménagé en bougeant les tables et un stand pour que les DJs puissent mixer. L’organisation est encore sommaire, mais l’esprit est là. « L’idée c’est vraiment d’offrir à toutes les personnes qui viennent un côté festif, convivial. On se sent à la maison, quoi », affirme Clément.

 

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Une fois la soirée bien lancée, la salle est vite pleine et il y fait vite chaud © Une petite mousse

Naturellement, on est en droit de se demander d’où sort ce désir ardent d’introduire de la musique entre ces murs. Après tout, le nom et le produit d’Une petite mousse auraient sans doute suffi à faire tourner le bar. Et ce n’est pas comme si la salle était spécialement étudiée pour accueillir des concerts. « On voulait absolument qu’il y ait une ambiance festive. Les concerts c’est le meilleur moyen de transmettre des émotions », répond Clément. Après tout, c’est vrai que bière et concert ont toujours fait bon ménage.
 

Un bar-tremplin pour la musique locale

Également membre d’une association qui promeut la musique grenobloise dans la métropole, le chargé d’événementiel a mis à contribution son réseau pour faire venir les premiers artistes. Les Troyens de Dead in 1985 ont donc ouvert le bal ce jeudi 18 avril avec leurs beats rétro synthétisés. Les deux DJs ont profité d’un concert à Saint-Étienne pour s’arrêter découvrir le bar. « Franchement bon délire », avance Christophe, l’une des deux moitiés du duo, « Ça marche, il y a du monde et tout le monde danse. C’est un exercice différent de la scène. Les gens sont proches de nous, et ça nous plaît. »

 

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Le bar accueillait les DJs de Dead in 1985 pour son premier concert © Niccolas Joly

Clément le promet, les prochains artistes à se produire chez Une petite mousse seront 100% grenoblois : « L’idée c’est vraiment d’encourager la scène grenobloise, parce qu’on a énormément de pépites ». Mais il ne faut pas pour autant s’attendre à voir des grands noms de la scène locale tout de suite. « Ce qu’on veut, c’est avoir un lieu physique pour proposer à des groupes, émergents ou non, de rencontrer les Grenoblois. » On peut donc s’attendre à voir tous les styles festifs s’inviter au bar d’Une petite mousse, à une ou deux exceptions près : « Pour les voisins, le hard-rock et le metal ça ne passerait pas. Même si moi ça me tient beaucoup à cœur », regrette Clément. C’est dommage, nous aussi.

 

Il faut pousser quelques chaises pour accueillir les artistes, ça fait partie du jeu © Une petite mousse

S’intégrer dans un quartier en transformation

Très vite, une autre question nous vient à l’esprit : comment le petit nouveau va-t-il gérer le rapport à la concurrence ? Après tout, ce n’est pas n’importe où que les start-uppers d’Une petite mousse ont posé leurs fûts : à quelques pas du Drak’Art et de l’Ampérage, et juste en face de la Belle électrique… et de son bar qui accueille aussi des concerts. On pourrait croire à une déclaration de guerre ! Au contraire, tempère Clément : « On est pas du tout sur de la concurrence, on est sur de la collaboration et de la cohabitation. »

Un slogan qui aurait fait fureur en 39-45, mais qui cache une véritable stratégie d’intégration. Le quartier Bouchayer-Viallet se transforme et Une petite mousse veut faire partie de ce nouveau paysage. « Si la Belle Électrique fait un concert du même style que le nôtre en face il n’y a pas de problème. […] C’est complémentaire, puisque nous on ferme à une heure du matin. Nos clients viendront chez eux ensuite. C’est une collaboration intelligente », analyse Clément, quitte à faire carrément la promotion du voisin. « Je respecte énormément leur programmation et leur travail, et j’encourage vivement les gens à y aller. » Sympa.

 

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