Focus sur un nouveau nom qui se construit dans l’ombre, et tente d’en sortir doucement avec des morceaux aux textes crus, sans détour…

Si la tête de Sazgat’ -alias Axel Gatta – vous dit quelque chose, c’est qu’il est à l’origine connu pour être le chanteur de Oligarchy, un groupe de la scène metalcore grenobloise. On le retrouve aujourd’hui en solo dans son nouveau projet, dans un genre radicalement différent : le rap. Bonnet vissé sur la tête et cigarette (enfin…) au bec, c’est comme ça qu’il apparaît dans ses premières vidéos ou il expose sa love story récente avec le hip-hop. Mise au point après le lancement des premiers morceaux…

 

Sazgat’, du scream à la punchline

Du metalcore au rap, il y a tout de même un écart à prendre en considération. Ce qui peut susciter des interrogations et en surprendre plus d’un… . Après avoir monté le groupe metalcore grenoblois Oligarchy, connu pour ses somptueuses berceuses emplies de tendresse, Axel Gatta se tourne désormais donc vers le hip-hop, et celui qui ne fait pas dans la dentelle. Pas très fleur bleue. Entre deux amours son cœur balance-t-il ? Pas vraiment. « C’est vrai que depuis un bon moment je suis à fond métal… Mais mon cœur est polygame en ce qui concerne la musique. »

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Oligarchy en concert à l’Ampérage

Pas de frontières musicales, donc. Son cœur s’est donc ouvert progressivement au rap ces trois dernières années, lorsqu’il commença à s’immerger dans l’univers hip-hop en écoutant des artistes comme Davodka, ou Hugo tsr, histoire d’élargir ses horizons. L’inspiration a rapidement suivi, lui inspirant une manière nouvelle d’étaler ses pensées sur la feuille.

Il précise :  « En écoutant souvent, je me suis mis à penser à de nouvelles phrases qui sonnaient bien, des assonances, des jeux de mots ou des choses qui avaient pour moi de l’importance d’être dites. Puis le projet s’est lancé quand j’ai eu un texte que je jugeais suffisamment potable pour le publier, c’est-à-dire six mois après avoir commencé l’écriture ».

Une nouvelle addiction musicale prend place. Consciencieux, il retravaille ses textes des semaines durant, avant d’oser les poser d’abord sur des beats existants, puis de s’intéresser davantage à une composition complète de ses morceaux aujourd’hui. Sazgat’ naît alors, pseudo étrange d’ailleurs, car raisonnant comme « Ca s’gâte ». Mais plus vraiment surprenant lorsqu’il explique que dès qu’il arrive quelque part, « il se passe un truc inhabituel ». En sera-t-il de même pour la scène locale ?
 

Dénonciation et brutalité

L’inspiration principale de ses textes ? La volonté de dénoncer. Mais pas n’importe qui. Ce qu’il préfère, c’est pointer du doigt (avec le majeur, c’est mieux) les failles qui nous constituent, nous fragilisent, faisant de nous des êtres plein de contradiction – et d’hypocrisie. « Ce que je dénonce c’est surtout nous-mêmes (…) les conséquences de nos actes, des plus petites aux plus grosses conneries… ». Les textes raisonnent comme des bribes de conscience, ou l’on pourrait parfois attraper au vol un écho de culpabilité, de remise en question, de violence envers les autres, et soi-même.

Et il n’y va pas de main morte. Les textes sont directs, cru. L’écriture se veut franche, très directe. La plupart des morceaux s’écoutent comme des gifles, des retours de conscience acérés. Il s’agit donc de trouver un équilibre entre l’agressivité et une certaine subtilité pour faire entendre raison. « J’aime dire les choses de manière brutale, mais en gardant la finesse qui crée l’aspect incisif des textes. »

sazgat - rap grenoble

Pour le plaisir … et plus si affinité

Sazgat’, c’était donc juste pour le plaisir. A la base. Des bribes de phrases jetées sur la feuille, qui sonnaient mieux pour une punchline qu’un refrain métalleux. Un élan spontané de créativité, simple comme un trip de fin de soirée. Mais aujourd’hui, le projet prend une tournure plus sérieuse. « J’espère que ça va toucher des gens, peu importe le nombre je fais ça pour le kiff avant tout. Mais ça ne me déplairait pas que ça marche, on est bien d’accord… »

Et c’est bien possible. Le travail s’est allié au plaisir, histoire de progresser plus vite. Des projets se dessinent. De nouveaux sons à prévoir, ainsi que des featurings pour le début de la nouvelle année. La première scène est, quant à elle, prévu courant avril sur le campus de St Martin d’hères lors du festival Festiv’arts. A surveiller !

 

On retrouve Sazgat’ sur :

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