« No tearz », ce nom qui raisonne comme l’une de ces phrases cyniques qui prétend l’indifférence aux écorchures. Comme ces « Non, je ne souffre pas » un peu menteurs, un « No Hurt » en étendard pour mieux vivre en cœur cagoulé. Mais non, ces larmes existent belles et bien puisque sans elles de tels morceaux n’existeraient pas. No Tearz nous balade de vagues mélancolies en confessions brutes, toujours maîtrisées et d’une profondeur frappante. Un projet jeune pourtant, qui étonne par sa maturité musicale.

 

Brutes, et complexes. Voilà le genre de mélodies qu’on laisserait en boucle après avoir recouché avec un(e) ex qu’on déteste, ou à la fin d’une soirée lorsque le cœur revient pour déborder un peu. Celles-ci, toutes plus calmes les unes que les autres, cachent des fureurs réprimées et pourtant palpables. Aux frontières de l’érotisme, No Tearz nous expose un romantisme calciné et saisissant, une poésie sombre et décomplexée où la présence de la chanteuse domine largement par sa personnalité.

 

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© Loïg Garcia

Le projet, récent, expose d’entrée de jeu un EP très abouti, marqué d’une identité bien taillée. Sorti discrètement en avril de cette année -notamment grâce à une campagne crowfunding réussie-, « Vomit » voit le jour en présentant 5 tracks en anglais travaillées par un certain Jérémie (Basse, guitare), Wanda (chant), Hugo (Synthé), et Alessandro (Violoncelle). Sur la pochette ne trônent pourtant que deux de ces visages, d’ailleurs impassibles (humains seulement ?).
 

Les 5 morceaux de l’EP seront vite accompagnés d’autres perles, dont le « Anywayz » en featuring avec ce visage bien connu de la scène locale grenobloise qui n’est autre que l’Apprenti. « Si tu savais », sorti le mois dernier, est quant à lui un titre (en français) cru et addictif, quelque part entre la haine et la résilience. Une intimité troublante faite d’aveux, et de la(r)mes de velours. La cover de « Fruit de la passion » sortie la semaine dernière vend aussi sa dose de rêve, sans réserve. Encore …

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