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Parfois légère, souvent explosive, la musique de Altavilla surfe sur des couleurs différentes et se joue des styles pour ne jamais entrer dans aucune case. Toujours surprenante, elle est issue d’un quatuor malin qui vise à faire du rock une expression libre et joyeuse. Tantôt intimistes, tantôt punchy et plein d’énergie, leurs morceaux sont dignes d’un genre éclectique qui ne lasse pas l’auditeur.

Nous avons rencontré le groupe dans leurs loges, à la Belle Électrique, une heure avant le show à l’occasion de la Cuvée Grenobloise #16 sur laquelle ils apparaissent avec leur titre Harrisson Ford. L’occasion de revenir sur ces influences différentes qui forment l’originalité de Altavilla, mais aussi sur leur deuxième… et prochain album, « The Conquest of Gravity ».

 

Question un peu provoc’ : dites nous à quoi tient l’identité du groupe avec toutes ces influences différentes ?

[NICO, guitare]: Il y a une unité dans l’écriture quand même. Même si les chansons sont totalement disparates, on retrouve des astuces d’écriture et de composition dans chacune d’entre elles. Il y a toujours des refrains avec des mélodies assez travaillées. On essaie dans tous les cas d’avoir des compositions qui sont structurées harmoniquement et mélodiquement.

[GAUTHIER, chanteur & claviériste] : Je pense que les gens qui nous écoutent apprécient justement ce côté éclectique…

[AURÉLIEN, basse] : C’est vrai que les chansons sont très différentes. Mais on retrouve à chaque fois la même touche : que ce soit du Hip-Hop ou de la musique un peu « World », il y a un ensemble cohérent. C’est le cas pour le premier album, et puis pour le deuxième qui va arriver. Je trouve qu’il y a cette entité Altavilla qui est assez forte. Le fait de faire quelque chose de très différent à chaque fois en fait quelque chose d’unique au final.

[NICO] : Ce n’est pas un soucis d’être éclectique, au contraire, la démarche est intéressante. Des fois, c’est un peu comme un cahier des charges : par exemple, j’aimerais bien faire une chanson dans ce style-là, on cherche alors ce qui définit ce style, on se l’approprie, on fait en fonction, tout en gardant notre patte.
 

Qu’est-ce que chacun apporte alors dans ce melting-pot d’influences ?


altavilla4[AURÉLIEN] : Moi je me suis formé à l’origine à la basse avec un style plutôt rock américain et Hard. J’ai commencé en piquant le live
Made in Japan de Deep Purple… J’ai grandi avec ça, avec des groupes comme Metallica également. Je suis un grand fan de Tool aussi… Cela ressort dans mon jeu de basse je pense.

[NICO] : Pour ma part, il peut y avoir des choses assez 70’s, comme les groupes californiens ou le rock anglais. Blur est une immense source d’inspiration. Puis, il y a toute la partie Jazz, dont je m’inspire des combines pour la composition. Ce qui m’intéresse c’est d’emmener ça dans un registre pop… L’aspect World de nos morceaux aussi, avec ces instruments exotiques que j’adore : j’essaie d’en caser dans les compos dès que je peux en avoir. Le violon chinois, par exemple. C’est histoire de mettre des cuivres, des couleurs dans les morceaux.

[BASTIEN, batteur] : J’ai grandi dans les années 70 avec Santana. Quand j’étais ado, je passais des Red Hot à RATM… donc plutôt rock pour ma part, et beaucoup de stoner actuellement.

[GAUTHIER] : J’ai mes périodes. Personnellement j’ai une grosse influence Hip-Hop que eux n’ont pas. J’essaie d’en mettre un peu quand je peux dans les albums… Après oui, on est tous plutôt ultra fan de Blur !

 

Ce doit être difficile pour la composition avec tout ça, quand chacun essaie d’y caser son style, non ?

[NICO]: Pour le premier album non, c’est moi qui l’avait écrit. J’ai écrit l’album puis j’ai cherché les musiciens après. A la base, j’étais vraiment dans le Jazz, puis un jour j’ai eu envie de faire autre chose, parce que je suis plutôt guitare électrique quand même. J’ai rencontré Aurèl, à qui j’ai parlé du projet. Il connaissait bien Gauthier, puisqu’ils étaient au lycée ensemble, puis c’est parti comme ça… Le deuxième album c’est un peu différent, j’ai écrit la plupart des morceaux mais Gauthier a travaillé sur les mélodies, puis a écrit toutes les paroles.

[GAUTHIER] : Pour le coup là oui, j’avais totale liberté, ce qui était fort agréable !

 

Quels sont les messages communs que vous cherchez à véhiculer à travers ces musiques ?

[GAUTHIER] :  Pour le premier album, il s’agissait plutôt de thèmesC’était plutôt des petites histoires, des trucs un peu mythologiques, un peu spécifiques et précis. Sur le deuxième, il y a un fil conducteur… C’est pour ça qu’on parle davantage de concept-album. L’idée est un peu métaphysique… La limite entre la rationalité et le laisser-aller. A quel moment est-ce que tu lâches prises, est-ce que c’est trop, est-ce que c’est pas assez ? L’équilibre, au final.

[NICO] : Pour le premier album c’était plutôt des « flash idées », comme “I wanna be a squid” par exemple (trad: « Je voudrais être un poulpe« ). L’idée c’était de se dire : mais qu’est-ce que ça a de cool un poulpe ? Et se débrouiller avec ça. Je partais de concepts pas très habituels en musique, des clins d’œil, des idées, des questions.

Moi j’ai bien aimé Stitch. De quoi parle-t-elle celle-là ?

[NICO] : « Stitch », c’est point de côté. C’est par rapport au fait de courir tout le temps pour rien.

 

En quelques mots, comment vous pensez avoir évolué entre ce premier et deuxième album ?

[AURELIEN] : Le deuxième est plus travaillé, avec plus d’arrangements, plus de travail sur les ambiances, les sonorités. Le premier album était live, donc il était bien plus « brut ».

[NICO] : Le live, c’était aussi pour ne pas mentir. Le disque était donc exactement fidèle à ce qu’on était capables de produire sur scène. C’était important de pouvoir dire « c’est comme ça qu’on joue », « c’est comme ça que ça va se passer ». La deuxième raison, c’était le budget : on avait mis un réveil sur un ampli, on avait une heure par chanson, et puis fallait que ce soit dans la boîte. 

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The Conquest of Gravity, dont la sortie est prévue pour avril 2017

[GAUTHIER] : Ça nous a permis de faire le disque en deux jours aussi…

[NICO] : Après l’expérience du live, on a été tentés par un album beaucoup plus produit, avec beaucoup d’arrangements, de nombreuses pistes, pour que l’auditeur ait quelque chose de neuf à se mettre sous les oreilles.

[GAUTHIER] : Il y aura donc cette couleur « lisse » aussi, plus tournée vers le grand public, parce que c’est vrai que c’est quand même un peu élitiste la sonorité live. Aujourd’hui on souhaite toucher plus de monde.

 
 

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